samedi 1 décembre 2012

L'Islam des débuts et les non-musulmans selon les spécialistes occidentaux

Il y a peu ou pas de conversion forcée durant les premiers siècles de la domination islamique, ceci malgré l'augmentation des conversion à l'islam (1)(2). Les conquêtes musulmanes d'une partie du monde chrétien leur apporte plus de liberté et une amélioration de leur condition (3). C'est pourquoi la majeure partie des chrétiens d'Orient accueillent favorablement les nouveaux conquérants musulmans, on a d'ailleurs plusieurs témoignages de chrétiens au temps des quatre premiers califes et compagnons du Prophète Muhammad (pbsl) confirmant cela et témoignant d'un grand nombre de conversion à l'islam ; peu de témoignages ont subsisté de cette époque pour cause de disparition quasi complète de la littérature suite à la conquête arabe.
Le témoignage du patriarche nestorien, Ichoyahb III, vers 660, au temps du calife Ali ibn Abi Talib, indique qu’il s’inquiétait de l’augmentation des conversions à l’islam des nestoriens arabes, les trouvant sans raison puisque les musulmans honoraient l’Église.
D'autres témoignages de cette époque nous indiquent que sous la domination islamique en Orient, la religion musulmane ne rencontra pas de résistance de la part des chrétiens puisque leur culte n'était pas en péril. L’un d’entre eux reconnait même dans l’islam, bien qu'étant favorable à un ralliement avec l'Empire byzantin « quelque chose d’authentique et de véridique, en face de quoi il ne dresse aucun réquisitoire » Ceci amènera Claude Cahen à se demander si la chrétienté du temps de la conquête arabe a vraiment vu déjà dans l’islam comme religion l’adversaire ou même seulement le rival qu’elle y découvrira ensuite et dorénavant combattra.(4).
De plus, la situation des non-musulmans dans le monde islamique au moyen-âge et la période ottomane était meilleure que celle des non-chrétiens et hérétiques dans l'Europe médiévale (5). Par ailleurs, l'impôt de capitation, la djizyia, n'était pas plus élevé que sous l'empire byzantin (6).
Enfin, le témoignage de Jean Bar Penkayé en 687 indique que dans l'armée musulmane se trouvait des chrétiens d'Orient et des monophysites (7).

Références :
(1) Claude Cahen, « Note sur l'accueil des chrétiens d'Orient à l'Islam », dans Revue de l'histoire des religions, tome 166, no 1, 1964, p. 55

(2) Bernard Lewis, « L'islam et les non-musulmans », dans Annales. Histoire, Sciences Sociales, 35e année, no 3-4, 1980, p. 787
 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1980_num_35_3_282668
 (3) Bernard Lewis, op. cit., p. .788
(4) Claude Cahen, op. cit.
 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1964_num_166_1_8574 
 (5)Bernard Lewis, op. cit., p. .790
(6) Claude Cahen, op. cit., p. 55  
(7) Alain George, Academie des sciences et belles lettres, comptes rendus des séances de l'année 2011, "Le palimpseste Lewis-Mingana de Cambridge, témoin ancien de l'histoire du Coran", p.426-427, lire en ligne sur Academia.edu : http://www.academia.edu/2605747/Le_palimpseste_Lewis-Mingana_de_Cambridge_temoin_ancien_de_lhistoire_du_Coran_The_Lewis_Mingana_palimpsest_in_Cambridge_an_early_witness_of_the_history_of_the_Quran_.

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